Les cinq prières effacent les péchés capitaux

Les Fatwas suivantes sont extraites du livre : Cheikh Al Albani Fatwas contemporaines : Al Hadiths éditions

L'avis de Cheikh Al Albani : Les 5 Prières effacent les péchés capitaux (Question n °15)

Question: Vous avez dit dans Sahih Targhib wat-Tarhib que le pardon englobe les grands péchés dans le cas de celui qui accomplit les 5 prières comme on lui a ordonné de le faire. Pourtant An-Nawawi rapporte du Cadi 'Iyad que la position des gens de la sunna est que les grands péchés se sont expiés que par le repentir ou la Miséricorde d'ALLAH . Quel est l'avis correct ?

Réponse :

Rien n'empêche d'ajouter au repentir et à la Miséricorde d'ALLAH une autre façon d'expier les péchés, stipulée dans un texte. L'attribution de cette opinion rapporté par le cadi 'Iyad aux gens de la sunna n'est pas correcte. En effet, comment pourrait-on concilier cette avis avec la parole du Prophète :

"Quiconque accomplit le pèlerinage sans se montrer grossier ni pécher sera dépouillé de ses péchés comme le jour où sa mère l'a mis au monde "
( Rapporté par Al Bukhary et Muslim )

Cela signifie t-il qu'il sera débarrassé de ses petits péchés et que les grands subsisteront ? Comment peut-on déclarer que les grands péchés ne sont expiés que par le repentir ou la Miséricorde d'ALLAH alors que le Messager d'ALLAH a dit : " L'image des 5 salawat est celle d'une abondante rivière coulant devant la porte de l'un de vous dans laquelle il se lave 5 fois par jour. Pensez vous qu'il resterait la moindre saleté sur son corps ? " Les Sahabas répondirent : " Non, ô Messager d'ALLAH ! " Il reprit : Telle est l'image des 5 salawat par lesquelles ALLAH expie les fautes.
Peut-on avancer que les petites saletés partent et que les grandes demeurent ? Quant à la parole du Prophète : ...Aussi longtemps que les grands péchés ne sont pas commis ", elle constituait une restriction pendant un certain temps. Ensuite ALLAH l'a levée par Miséricorde et Faveur de Sa part.

Question n° 35
Nous aimerions que vous nous éclaircissiez le hadith : " La Salat à la suite d'une autre est une expiation pour les péchés commis entre elles tant que les péchés capitaux sont évités " Abrogé par le hadith de la rivière et de la souillure, qu'ALLAH vous bénisse !

Réponse: Qu'ALLAH te bénisse ! ALLAH octroie à Ses serviteurs les faveurs qu'il veut. Le Premier Hadith indique clairement que la salat expie les péchés qui la précèdent.
Pour bénéficier de cette expiation, le fidèle doit se tenir éloigné des péchés capitaux, car le Prophète a dit : " Tant que les péchés capitaux sont évités ". En d'autres termes, tant que le fidèle s'abstient des péchés capitaux, la salat expie les péchés commis jusqu'à la salat suivante.

S'il n'y avait que ce hadith, il ne nous aurait pas été permis d'y ajouter quoi que ce soit. Mais quand ALLAH accorde une faveur additionnelle à Ses serviteurs, nous disons : Al HamdouliLLAH qui a conféré à Ses serviteurs un bienfait plus conséquent que le précédent. Il existe de nombreux exemples à ce sujet dans la sunna, illustrant comment ALLAH octroie plus de faveurs, de récompenses et d'allègements, etc... à Ses Serviteurs.
Nous avons deux hadiths relatifs à la salat en commun :

Le Premier : " La Salat en commun surpasse la salat individuelle de 25 degrés "

Le Deuxième : " ... de 27 degrés "

Il n'y a aucune contradiction entre ces deux textes, car la récompense inférieure est comprise dans celle qui est supérieure.
Le point à considérer est que le Mérite de la salat en commun est de 27 degrés et non de 25 seulement, parce que l'augmentation est mentionnée dans le hadith authentique.

Par exemple, il y a ce verset à la fin de la sourate Al Baqara :

[ Le Messager a cru en ce qu'on a fait descendre vers lui venant de son Seigneur, et aussi les croyants : tous ont cru en Allah, en Ses anges, à Ses livres et en Ses messagers; (en disant) : "Nous ne faisons aucune distinction entre Ses messagers". Et ils ont dit : "Nous avons entendu et obéi. Seigneur, nous implorons Ton pardon. C'est à Toi que sera le retour". Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait. Seigneur, ne nous châtie pas s'il nous arrive d'oublier ou de commettre une erreur. Seigneur! Ne nous charge pas d'un fardeau lourd comme Tu as chargé ceux qui vécurent avant nous. ]
Jusqu'à la fin de la sourate.

Le point à retenir est qu'ALLAH a dit... - "j'ai peut-être omis de la citer dans ma précipitation" : (Traduction relative et rapprochée )
[ Que vous manifestiez ce qui est en vous ou que vous le cachiez, Allah vous en demandera compte. Puis Il pardonnera à qui Il veut, et châtiera qui Il veut ] . Au début, Lorsque ALLAH révéla ce verset, il a décrété qu'il jugerait les gens d'une part par rapport à ce qu'ils montrent et d'autres par rapport à ce qu'ils cachent dans leurs poitrines. Puis, après le jugement, il châtiera qui il voudra et pardonnera à qui il voudra.

Lorsque ce verset fut révélé, un groupe de Compagnons, préoccupés par la décision qu'il contient, se rendit chez le Prophète . En réalité, si la règle mentionnée était conservée, personne n'échapperait au jugement ni au châtiment, si ce n'est une petite quantité de gens.
En effet, ALLAH déclare :

[ Que vous manifestiez ce qui est en vous ou que vous le cachiez, Allah vous en demandera compte ] .

Que d'insinuations viennent dans la tête des gens, puis s'installent dans leur poitrines. Ensuite, d'après ce verset, ALLAH leur en demandera des comptes. Les Compagnons du Messager d'ALLAH trouvèrent cette sentence sévère et difficile à supporter. Ils vinrent chez le Prophète à genoux et s'assirent, puis dirent : " Ô Messager d'ALLAH ! On nous ordonné de prier et nous l'avons fait, de jeûner et nous l'avons fait. Nous nous acquittons de toutes les injonctions. Mais qu'ALLAH nous demande des comptes pour ce qui est dans nos poitrines, c'est une chose que nous ne pouvons supporter ".

Le Prophète répondit : " Voulez vous dire ce que le peuple de Mûsa a dit à ce dernier : " Nous avons entendu et nous désobéissons ? " Dites plutôt : " Nous avons entendu et nous obéissons " .

Ils se mirent à réciter cette parole avec leurs langues jusqu'à ce que leurs cœurs s'humilièrent et se soumirent. ALLAH révéla alors le verset abrogeant cette sentence sévère : [ Allah n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité. Elle sera récompensée du bien qu'elle aura fait, punie du mal qu'elle aura fait ] .

Ainsi, la reddition des comptes pour ce qu'il y a dans les poitrines, citée dans le verset précédent, a été levée. Le Prophète a dit : " Certes, ALLAH a pardonné à ma communauté les suggestions de l’âme tant qu'on ne les exprime pas oralement ou qu'on ne les met pas en pratique ". Ainsi on ne ne sera pas puni pour ce qu'il y a dans les poitrines. Ceci est un exemple parmi tant d'autres.

Ce point expliqué, nous pouvons répondre maintenant directement à la question posée. La règle exposée dans le premier hadith énonce que les salawat expient les péchés commis entre elle tant que les péchés capitaux sont évités. Ensuite vient le hadith, et de très nombreux autres, pour souligner que les salawat obligatoires effacent les péchés, même les capitaux. C'est ce qui ressort dans le deuxième hadith auquel tu fais allusion dans ta question : " Que pensez vous, si l'un de vous avait une rivière devant sa porte dans laquelle il se laverait 5 fois par jour, lui resterait-il la moindre saleté ? : "Il répondirent non Ô Messager d'ALLAH ! "
Le Prophète reprit :Telle est l'image des 5 salawat par lesquelles ALLAH efface toute les fautes ".

Il est évident que ce hadith n'acceptent pas l'interprétation habituelle donné par les savants de manière générale. Ils affirment : " Les actes d'adoration qui, selon de nombreux textes, expient les péchés n'effacent, réalité que les péchés véniels et non les péchés capitaux ". Nous n'avons aucune hésitation à dire que cette avis est faux parce qu'il va à l'encontre d'une grande quantité de textes. Ce hadith est l'un d'eux.
Dans cette exemple, le Messager demande : un homme sale qui se plonge tous les jours dans une rivière qui coule, verra t-il les grosses saletés de son corps demeurer tandis que les petites seront lavées ? Si quelque chose devait rester, ce serait le contrait. Les grosses saletés s'en iraient et les petites resteraient sur corps.

Par conséquent, cette parabole citée par le Messager confirme que les 5 salawat effacent tous les péchés. Il en est de même pour le hadith relatif au pèlerinage, par exemple. On en revient après avoir supplié le SEIGNEUR de faire en sorte qu'on soit inclus dans le hadith :
" Quiconque accomplit le pèlerinage sans se montrer grossier ni pécher sera dépouillé de ses péchés comme le jour où sa mère l'a mis au monde "

Qui comprendra que le nouveau né qui sort du ventre de sa mère arrive au monde chargé de grands péchés ? La comparaison ici est des plus éloquentes : La personne est lavée de tous ses péchés, les grands comme les petits. Les hadiths à ce propos sont légions.

Al Hafidh Ibn Hajar Al 'Asqalani a une épître intitulée Al KhiSal Al-Mukaffira. On pourra éventuellement si référer pour approfondir le sujet. Toutefois, je souhaiterais attirer l'attention sur 2 points :

1- Il est clair que ces rites propitiatoires expient les péchés capitaux. Le Noble Coran énonce clairement comment les péchés véniels sont effacés. Ainsi, le Très Haut déclare :
(Traduction relative et rapprochée )
[ Si vous évitez les grands péchés, qui vous sont interdits, Nous effacerons vos méfaits de votre compte et Nous vous ferons entrer dans un endroit honorable ].

Ainsi, s'abstenir de commettre les grands péchés permet de racheter les petits péchés. Il faut nécessairement que ces actes cultuels, tel que la salat, le pèlerinage, le jeûne etc... aient un autre effet que celui lié au faite de ne pas commettre les péchés capitaux. Qu'assure donc l'accomplissement des obligations ?
Celles-ci également effacent les petits péchés, car il suffit de s'éloigner des grands péchés pour qu'ils soient lavés. Ceci est, par conséquent une confirmation que les hadiths qui précèdent doivent être pris à la lettre ;

2- de nombreuses personnes pourraient s'imaginer, lorsqu'on soutient que des actes d'adorations comme la salat et le jeûne expient les grands péchés, que cela pousserait les gens à être laxistes et à commettre les grands péchés. Par exemple, ils pourraient voler, forniquer, boire du vin sous prétexte que les salawats effacent les grands péchés.
Nous disons afin que l'on comprenne la question sous cette nouvelle approche : en affirmant que la salat expie les péchés capitaux, nous ne pouvons dire qu'il s'agit de la salat tel que nous l'accomplissons. C'est une réalité qu'il faut connaitre afin d'éviter la confusion générée par cette puissante exhortation mentionnée dans ces hadiths.

Chaque jour, nous nous acquittons de nos 5 salawat. Quels que soient les grands péchés que nous faisons seront-il pardonnés par ces salawat ? Nous répondons : qui peut affirmer que sa prière est parfaite ? Parce ce que c'est la prière parfaite qui produit cet effet formidable. Le Messager d'ALLAH a dit dans un hadith célèbre :
"Un homme accomplit une prière et il n'en obtient que le dixième, un neuvième, un huitième ou un septième du bénéfice " Le Prophète continue : "...ou le quart ou la moitié".

Donc, nous ne pouvons affirmer que notre salat est parfaite au point de prétendre que nos salawat expient les péchés capitaux. Tout au plus, nous pouvons dire : Nous espérons qu'ALLAH nous pardonne autant de péchés, grands ou petits qu'il désire grâce à nos salawat. C'est ce que je voulais élucider à la fin de la réponse à cette question.